Le FLN ou la soumission à l’autorité.

Image L’écrivain Mohamed Kacimi. (Crédit Thierry Jeandot) En Algérie, la manipulation est coutumière. Elle est loin d’être librement consentit par le peuple. Pour l’écrivain algérien Mohamed Kacimi, il ne fait aucun doute qu’Abdelaziz Bouteflika qui brigue un quatrième mandat sera réélu. Les parties d’opposition ne sont  qu’une façade et le pouvoir reste entre les mains des anciens caciques du FLN, qui ne sont pas prêts à passer la main.  Voici les traits saillants de l’interview audio qu’il m’a accordé. Mohamed Kacimi, né en 1955, précise qu’avant sa naissance l’actuel président faisait déjà partie de l’Armée de libération nationale.

Bouteflika a été ministre quand je suis rentré à l’école primaire. Il a connu Couve de Murville et le général de Gaulle. C’est un survivant de la Quatrième république. C’est un peu, précise l’auteur, comme si aujourd’hui en France on avait Pierre Mendes-France ou Guy Mollet à la direction du pays.

Pour Mohamed Kacimi, le peuple algérien est désillusionné. Les opposants de Barakat (Ca suffit en arabe) sont une minorité, une poignée d’intellectuels qui n’a rien à voir avec le mouvement Kifaya très populaire en Egypte. Les Algériens ressentent un vrai rejet de la chose politique, à tel point qu’ils ont inventé le mot dégoûtage. Ce néologisme  traduit l’état de pensée de la société qui n’attend rien de bon du pouvoir dans sa vie quotidienne. Les jeunes s’ennuient mortellement et ne désirent qu’une chose : quitter le pays au péril de leur vie en traversant la Méditerranée sur des bateaux de fortune. Mohamed Kacimi voit deux solutions pour sauver l’Algérie. Il faut attendre l’extinction de la génération de la guerre d’Indépendance, de ces militaires historiques  qui considèrent l’Algérie non pas comme un pays mais comme un butin de guerre arraché de force aux mains de la France.

Ce n’est pas une nation, c’est leur propriété et ils en font ce qu’ils veulent. C’est leur joujou, ils le cassent, ils le démontent. Ils poussent le cynisme aujourd’hui à mettre au pouvoir quelqu’un de tétraplégique.

Il faut solutionner le problème du pétrole qui est le grand drame de l’Algérie. C’est une des rares nations au monde à vivre de tout ce qu’elle importe.

Le pays ne produit pratiquement plus rien. On fait même venir des carottes râpées d’Italie. Ce pétrole qui devait-être une richesse et permettre aux gens à travailler, devient une source de corruption générale et généralisée.

Face à la Tunisie qui progresse dans un mouvement démocratique et le Maroc qui se modernise, Mohamed Kacimi constate avec regret que son pays l’Algérie ne cesse de reculer.

L’absence du président Bouteflika fait jaser en Algérie. Un jeune musicien qui a préféré garder l’anonymat en a fait une parodie de Papa ou té de Stromae qui est devenue Boutef outé

Extrait de l’interview de Mohamed Kacimi L’absence du président Bouteflika fait jaser en Algérie. Un jeune musicien qui a préféré garder l’anonymat en a fait une parodie de Papa outé de Stromae qui est devenue outé Boutef outé

L’absence du président Bouteflika fait jaser en Algérie. Un jeune musicien qui a préféré garder l’anonymat en a fait une parodie de Papa ou té de Stromae qui est devenue Boutef outé

Sur Mohamed Kacimi Mohamed Kacimi-El-Hassani est né à El Hamel en 1955. Le Mouchoir, son premier roman est publié en 1987. Son deuxième roman, Le Jour dernier, ouvrage sur l’exil et la solitude, est publié en 1995. Dramaturge, il publie 1962, évocation de l’Algérie (1998) qui remportera le prix Lugano du Théâtre. Suivra un récit-théâtre en 1994, Les Confessions d’Abraham. En 2001, il élabore L’Encyclopédie du monde arabe et, en 2005, il reçoit le prix SACD (Société des auteurs et compositeurs dramatiques) de la francophonie3.Il est actuellement délégué général d’Écritures vagabondes, association organisant des résidences d’écritures internationales. Sa dernière création, la pièce A la Table de l’Eternité tiré du Livre de Job sera présentée au prochain festival d’Avignon du 5 au 27 juillet au Théâtre du GiraSole. La pîèce sera mise en scène par Isabelle Starkier

L’absence du président Bouteflika fait jaser en Algérie. Un jeune musicien qui a préféré garder l’anonymat en a fait une parodie de Papa ou té de Stromae qui est devenue Boutef outé