Auteur : jeanclaudedjian
« Nos hôpitaux refusent de mourir »

Jeudi 20 novembre, vers 10h30 du matin, une mobilisation s’est faite entendre devant l’hôpital André-Grégoire à Montreuil, symbole d’un secteur hospitalier public sous tension. Dans la rue, personnels soignants, travailleurs sociaux et usagers dénonçaient la casse organisée des hôpitaux publics : fusions imposées des établissements, manque criant de personnel, budgets écrasés.
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Roger Corbeau : l’âme d’une image

Au cœur de la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé, l’exposition « L’œil de Roger Corbeau » plonge dans l’univers d’un photographe passionné par les visages des acteurs. De salle en salle, on suit son parcours, de 1933 à 1980, où chaque tirage raconte une histoire d’amour pour le cinéma, sculptant des icônes sous une lumière qu’il inventait […]
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Le nouveau visage des universités : entre liberté académique et dérives idéologiques

L’Université Lumière Lyon 2 condamne un post Facebook du chercheur en histoire médiévale Julien Théry listant vingt signataires d’une tribune anti-palestinienne comme « génocidaires à boycotter ». La LICRA et les politiques réagissent, tandis que Jean-Luc Mélenchon et des syndicats défendent la liberté d’expression
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Le Trianon : Pellicules en partage

À Noisy-le-Sec, la 14e édition du Festival du film franco-arabe a confirmé la vitalité d’un rendez-vous qui fait dialoguer cultures, territoires et regards sur le monde. Le succès public en dit long sur la soif de diversité à l’écran.
Le Trianon : Pellicules en partage
The Marriage of Figaro in Cormeilles: Mozart at the Edge of the Voice
Ambrose Connolly as Figaro
Figaro’s Cavatina “Se vuol ballare”
On August 6, the 17th edition of the Musicales de Cormeilles Festival welcomed, for the thirteenth time, the British company Diva Opera. Their production of The Marriage of Figaro turned the theater in this Normandy town into a chamber-like jewel box, offering the audience an intimate immersion into Mozart’s world.
Bryan Evans, Diva Opera’s musical and artistic director, was enough to convey both the vitality and the gravity of Mozart’s score. The deliberately pared‑down staging left space for voices, glances, and breaths. Close to the spectators, the singers built a warm dialogue, transforming opera from spectacle into shared experience.

Photo©Jean-Claude Djian
The Countess’s Cavatina “Porgi amor qualche ristoro”
The Singers Up Close
One could hear the natural grain of their voices, the tension of their breath. At the heart of the intrigue, Ambrose Connolly embodied a Figaro full of charm and mischievous energy. Beside him, Tereza Gevorgyan shone as Susanna, combining liveliness and grace. Mary McCabe, as the Countess, offered a sensitive performance, blending nobility with sorrow and forgiveness. Jean-Kristof Bouton gave the Count a nuanced depth, at once authoritative and disoriented.

Photo©Jean-Claude Djian
Susanna’s Aria “Venite, inginocchiatevi, restate fermo lì!”
Diva Opera: 29 Years of Operatic Adventures
Founded in 1996 by former New Zealand soprano Anne Marabini Young and pianist Bryan Evans, Diva Opera was created to bring opera to places where it is rarely seen. This year, the troupe celebrates its 29th anniversary. Performing more than forty shows annually with two works each season, Diva Opera remains a close‑knit family of twenty artists who live and travel together. This spirit of ensemble is the hallmark of their unconventional operatic journey. In 2025, Diva Opera tours with Don Pasquale by Donizetti and Mozart’s The Marriage of Figaro.
In 2025, Diva Opera tours with Don Pasquale by Donizetti and Mozart’s The Marriage of Figaro.

Photo©Jean-Claude Djian
The Count’s Aria “Vedrò mentr’io sospiro”
Les Musicales de Cormeilles: Roots and Horizons
Seventeen years ago, Éric Dumont and his team founded the festival with strong local ties, supported by local businesses and artisans. Under the theme Viva la Vida, the 2025 edition celebrated life in all its musical forms. In the gentle summer nights of Cormeilles, far from the grandeur of major stages, Mozart was experienced as an intimate conversation.
On August 6, The Marriage of Figaro was not only performed – it was shared. With Mozart, the momentum became universal.
Portrait of the Troupe

Photo©Jean-Claude Djian
Voices Behind the Adventure
- Mary McCabe (Countess) – Irish soprano, acclaimed for vocal warmth, power, and emotional depth.
- “The Countess is a deeply moving role, because I feel her fragility. I find in her the human sorrows I have also lived, and that makes performing her so intimate.”
- Tereza Gevorgyan (Susanna) – Armenian soprano, internationally recognized, with a wide operatic and concert repertoire.
“At Diva Opera we become a family. Singing so close to the audience changes everything: you can meet their eyes, sing directly to them. Susanna is a huge role – long and demanding – but the public loves her.”
- Ambrose Connolly (Figaro) – British baritone, winner of the international Serebranie Rosi Opera Prize.
“With Anne and Bryan, everything makes sense. These are not just roles, but real stage relationships. Our mission is to tell a story in an intimate and living space, and the energy comes from that.”
- Jean-Kristof Bouton (Count) – Franco‑Canadian baritone, active across European stages in leading roles.
“Diva Opera does not recruit only for the voice, but for the ability to work together. There is real chemistry between us, and you feel it on stage. Singing with this troupe gave me opportunities in England – and then I fell in love with them.”

Photo©Jean-Claude Djian
Voices Behind the Adventure
Bryan Evans, Music Director
“We wanted to bring opera where it was not expected. The voice only comes alive in relation to others and to the audience.”
Anne Marabini Young, Co‑Founder of Diva Opera
“Over the years we have become a true family. Travelling, living and singing together creates a unique alchemy on stage.”
Éric Dumont, Director of Les Musicales de Cormeilles
“We receive only 25% of our funding through subsidies, but that fragile balance creates real strength: the support of the community. Diva Opera, through its loyalty, perfectly embodies the bond between artistic excellence and local roots.”
Jean-Claude Djian
Les Noces de Figaro à Cormeilles : Mozart à fleur de voix
Cavatina de Figaro « Se vuol ballare »
Le 6 août, le festival Les Musicales de Cormeilles a accueilli pour la treizième fois la troupe britannique Diva Opera. Avec Les Noces de Figaro, la compagnie a su transformer l’intimité du théâtre normand en un moment d’exception.
La soirée au Théâtre de Cormeilles est pleine d’animation. L’excitation monte à mesure que les spectateurs prennent place, curieux de découvrir ou redécouvrir ce chef-d’œuvre de Wolfgang Amadeus Mozart joué en italien, avec sous-titres et costumes d’époque. Sur scène, le décor est minimaliste, quelques meubles, un grand paravent et sur la gauche, un piano à queue Steinway & Sons. La simplicité est de rigueur pour la troupe Diva Orchestra.

Photo©Jean-Claude Djian
Cavatina de la Comtesse « Porgi amor qualche ristoro »
Un Mozart épuré et vibrant
Pas d’orchestre au complet : un piano suffit. Bryan Evans, directeur musical et artistique de Diva Opéra restitue seul l’élan de toute la partition. Cette épure permet d’entendre chaque détail de la musique de Mozart comme une conversation intime. La scène, volontairement dépouillée, favorise la concentration sur les voix et les gestes. Cette proximité transforme la représentation en un moment partagé, où l’opéra cesse d’être spectacle pour devenir dialogue.

Photo©Jean-Claude Djian
Aria de Susanna «Venite, inginocchiatevi, restate fermo li ! »
Les chanteurs, au plus près du public
On perçoit le grain de leur voix, la tension de leur souffle. A travers les jeux d’acteurs se lit l’émotion qui passe de visage en visage et l’on entend chaque inflexion, chaque nuance. Au cœur de l’intrigue, Ambrose Connolly incarne un Figaro plein de charme et d’espièglerie, très juste dans les moments de malice comme dans les instants plus tendres. À ses côtés, Tereza Gevorgyan rayonne dans le rôle de Suzanne, mêlant vivacité et grâce dans ses dialogues et airs. Mary McCabe, en Comtesse, offre une interprétation sensible, où la noblesse se mêle à la douleur et au sens du pardon. Jean-Kristof Bouton prête au Comte une profondeur nuancée, représentant à la fois l’autorité et la confusion d’un homme soumis aux passions.

Photo©Jean-Claude Djian
Aria du Comte « Vedrò, mentr’io sospiro »
Un public surpris… puis conquis
Les oeuvres montées par Diva Opera sont pensées pour s’adapter aux petites salles : plus courtes, centrées sur l’essentiel de l’intrigue, elles servent les arias, duos et ensembles en conservant l’âme de l’œuvre. Ce 6 août, le public a découvert ou redécouvert Mozart de près. Dès les premières répliques, un étonnement réjoui parcourt la salle. Et à mesure que l’intrigue se déploie, l’alchimie entre scène et salle devient évidente. Les chanteurs, habités par leur rôle, multiplient clins d’œil et échanges de regards avec l’assistance. L’ultime accord retentit, et une ovation, longue, éclatante vient sceller la réussite de cette soirée.
Pour sa 27ᵉ édition, le festival célébrait la vie avec son thème Viva la Vida. Dans la douceur nocturne de Cormeilles, loin du faste des grandes scènes, Mozart se vivait comme une conversation intime.
Repères
Portrait de troupe
Jean-Claude Djian

4 chanteurs à toute voix
Mary McCabe (La Comtesse) : soprano irlandaise, formée à Queen’s University de Belfast et au Royal Conservatoire of Scotland. Les médias spécialisés saluent sa voix de soprano pour sa puissance, sa chaleur et sa capacité d’incarner la profondeur émotionnelle de ses personnages
« La comtesse est un rôle très émotionnant parce que je vois sa fragilité. J’adore son caractère, il a quelque chose de très réel. J’ai moi-même fait l’expérience de la douleur de l’amour, et je retrouve cela dans ce rôle. Anne m’a contacté pour le rôle et j’ai dit oui. »
Tereza Gevorgyan (Susanna) : soprano arménienne, s’est formée à Erevan puis à la Royal Academy of Music de Londres. Artiste lyrique reconnue sur la scène internationale, elle a interprété un vaste répertoire d’opéra et de concerts.
« Chez Diva Opera, on devient une famille. En tournée, nous faisons tout ensemble, il se crée une vraie confiance. C’est bouleversant de chanter si près du public, on peut croiser son regard, lui chanter directement. Cela change tout. Susanna est un rôle immense, long et difficile, notamment avec ses récitatifs… Le public adore ce rôle et vous vous de le faire parfaitement. »
Ambrose Connolly (Figaro) : baryton britannique formé à Londres et à Kazan en Russie. Il est lauréat du prix international de chant d’opéra Serebranie Rosi.
« Avec Anne et Bryan, tout prend sens : ils insufflent une culture de troupe qui fait qu’on vit vraiment la musique de l’intérieur. Sur scène, ce ne sont pas que des rôles : ce sont des amitiés sincères, réelles, vécues. Notre rôle de chanteur et de raconter une histoire dans un environnement intime et c’est pour cela qu’il y a cette énergie. »
Jean-Kristof Bouton (Le Comte) : baryton franco-canadien formé à Montréal et Bucarest, a débuté au Romanian National Opera Iași avant de se produire dans de nombreux théâtres européens, incarnant des rôles majeurs du répertoire.
« Pour Anne Marabini et Bryan Evans, le choix des chanteurs ne se fait pas seulement sur la voix mais aussi sur notre capacité à travailler ensemble. Il y a une vraie chimie entre nous. Diva Opéra m’a donné la chance de chanter en Angleterre et puis, je suis tombé en amour avec eux. »
Diva Opera, 29 ans d’aventures lyriques

Photo©Jean-Claude Djian
La troupe a été créée en 1996 par Anne Marabini Young, ancienne soprano néo zélandaise et Bryan Evans. Diva Opera a fait de l’adaptation au petit format sa spécialité. Objectif : ouvrir l’opéra à des lieux où il n’arrive que rarement. En 2025, Diva Opera fête ses 29 ans d’existence Aujourd’hui, la troupe donne plus de quarante représentations par an, notamment en France, au Royaume-Uni, dans les îles Anglo-Normandes et en Afrique du Sud. Chaque année, deux opéras sont montés. Cette année la troupe tourne avec Don Pasquale de Gaetano Donizetti et Les Noces de Figaro de Mozart.
« Nous voulions apporter l’opéra là où il n’était pas attendu, presque comme un réveil pour de nouveaux publics. Le chant ne peut pas être quelque chose de purement individuel. Les chanteurs doivent se connecter les uns aux autres », confie Bryan Evans. « Au fil du temps, c’est vraiment devenu une famille. Comme nous voyageons et vivons ensemble presque toute l’année, il se crée une véritable complicité, une alchimie entre nous. Cela se voit sur scène : le spectacle est meilleur lorsque les artistes se connaissent bien », ajoute Anne Marabini Young.
Les Musicales de Cormeilles : Racines et Horizons
Créé il y a 17 ans par Éric Dumont, le festival les Musicales de Cormeilles a pour particularité d’inviter toutes les musiques : du classique au jazz, du rock à l’opéra. Diva Opera y est attendue chaque année. Leur fidélité a écrit une histoire d’attachement partagé. Le festival vit grâce à un tissu local : commerçants, artisans et entreprises régionales soutiennent l’événement.
« Le public adore Mozart, et quand, Diva Opera l’interprète ici, c’est toujours un succès. Leur présence nous honore. Nous avons peu de subventions, seulement 25% de notre budget. Mais, cette fragilité crée aussi une force : l’ancrage local fait partie du festival », précise Éric Dumont.
The Greenwich Trio: from Bach to Rihm, the diagonal of sound.

Photo © Jean-Claude Djian
On July 19, the Greenwich Trio captivated the audience at the Festival Hier & Aujourd’hui with a bold and contrasting program. From the rigor of Bach to the romantic depth of Brahms, through the modern sounds of the German composer Wolfgang Rihm.
July 19, Parc du Château de Marolles at 6:00 PM — the audience gathers to share a drink and exchange impressions. Tonight’s concert by the Greenwich Trio is eagerly awaited, as the ensemble is internationally renowned.
Formed in 2006, the Greenwich Trio is the recipient of prestigious awards such as the Solti Foundation, the Tunnell Trust Award, and the Beethoven Society of Europe Competition. Their trajectory includes invitations to renowned international festivals: Santander, Rheingau, Ljubljana, Bath, among others. Their recordings of the Brahms Trios (Linn Records) received five stars from BBC Music Magazine.
For its 5th edition, the Hier & Aujourd’hui Festival, organized by the Adour Association, chose to hold its programming under the metal structure of a hall designed by Gustave Eiffel. A subtle tension arises in the gentle night of Touraine; the hall comes alive, the light dims gradually, softened by spotlights aimed at the stage. Right at 7:30 PM, the audience heads under the hall, which fills with a solemn yet convivial atmosphere.

Lana Trotovšek Photo © Jean-Claude Djian
Excerpt from the Chaconne of Bach’s Partita No. 2 in D minor
Solo violin: Where the Past Meets Modernity
Lana Trotovšek enters the stage. The Slovenian violinist, with an international career, performs Bach’s Chaconne from Partita No. 2 in D minor. This demanding piece, written for solo violin, is a monument of the Baroque repertoire. The artist crafts a rigorous sonic architecture—each variation reveals a different emotion, tinged with gravity, fervor, and nostalgia. It is a technical and expressive feat, where the past encounters modernity.

Heather Tuach & Yoko Misumi Photo©Jean-Claude Djian
Excerpt from Brahms’s Sonata No. 2 in F Major, Op. 99
Musical Exchange between Piano and Cello
Next on stage is Japanese pianist Yoko Misumi, accompanied by Canadian cellist Heather Tuach. The duo performs Brahms’s Sonata No. 2 in F Major, Op. 99. This dialogue between piano and cello is marked by restrained romantic intensity, blending tenderness and depth—a true musical exchange.

Yoko Misumi & Lana Trotovšek Photo © Jean-Claude Djian
Excerpt from Brahms’s Sonata No. 3 in D minor, Op. 108
Piano-Violin: Between Heroic Gestures and Subtle Melancholy
The cello gives way to the violin as Lana Trotovšek and Yoko Misumi team up for Brahms’s Sonata No. 3 in D minor, Op. 108. This intense, contrasting work demands much from both performers: lyricism, dramatic energy, nostalgia. Lana Trotovšek, on her 1750 Treviso violin, produces a warm and poetic sound. Yoko Misumi responds attentively, with precision and passion. Their duo expands the sonic universe—tension, heroic gestures, subtle melancholy. Their chemistry is palpable.
The Trio: All about Contrasts
Finally, the trio reunites to close the evening with a contemporary work, Fremde Szene III, by German composer Wolfgang Rihm. The piece, marked by interruptions, silences, raw and introspective atmospheres, demands complete cohesion among the three artists. Together, they plunge the audience into a fragmented, almost cinematic soundscape. The contrasts are striking, the passages intensely rarefied. More united than ever, the trio displays uncommon confidence in tackling demanding contemporary music. When the final chord fades after Fremde Szene III, the audience gives the trio a warm ovation. There is a sense of having witnessed a rare moment: a concert in which every note was thoughtful, heartfelt, shared, demanding, alive.

The Greenwich Trio – Photo © Jean-Claude Djian
Interview with Heather Tuach, Yoko Misumi and Lana Trotovšek
One Trio, Three Soloists, One Shared Story The three musicians live in London and meet regularly to rehearse when they have no other artistic commitments. For them, playing together is a unique experience.
“We truly enjoy playing together. It brings us real joy to be the three of us on stage. Playing as a trio is our passion,” says Heather Tuach.
“Performing as three in concert is like blending together. When one of us tries something new, it surprises us, but above all, it delights us.”
“The important thing when playing together is listening to each other. Communication is essential and it comes naturally to us,” Lana Trotovšek adds. “With our instruments, sometimes we sing, sometimes we talk among ourselves. Making music is like making love beyond the clouds.”
Interview with Pascaline Ponti, Production Manager of Hier & Aujourd’hui Festival
The Spirit of the Hier & Aujourd’hui Festival Embodied
The Hier & Aujourd’hui Festival is an act of transmission: it allows the wider public, in a friendly setting, to experience the contrast of musical eras. One realizes that new music can converse with the great works of the past.
“We don’t work in a very orthodox way. We suggest programs to the artists,” explains Pascaline Ponti. “That’s been our credo since the festival’s inception. With Xenakis’s ‘Kassandra’ and Bach, we balance two times coming together. When you hear Rihm’s piece tonight, you sense its connection to Beethoven. For the artists, contemporary and classical repertoires have a different sound and sharpness. They listen closely. There’s an almost spiritual, personal quest for sound. Whether it’s Xenakis, Rihm, or Monteverdi, for us, there are no boundaries—only musical gestures.”
The program was designed to provoke, fascinate, and move. The festival doesn’t just present a concert; it tells a story of musical contrast and complementarity. Since its founding in 2021, the Adour Association has sought to bring together major works from the classical repertoire and contemporary creations in a single event, to break from the notion that novelty and tradition are opposed. By proposing works by Bach, Brahms, and Rihm in a single program, the Greenwich Trio fully embodies the festival’s mission—bringing meaning to the temporal loop between past and present.
The Greenwich Trio gave the Hier & Aujourd’hui Festival a remarkable evening under the Gustave Eiffel hall at Château de Marolles, in Genillé. A bold program, ranging from Bach and Brahms to Rihm, performed by three exceptional musicians. An exacting, moving performance, conceived as a narrative path—from solo works to contemporary creation—illustrating the primary aim of the festival: to make the dialogue between music of yesterday and today resonate. For the audience, it was an immersion in the world of chamber music: both accessible and refined, rooted in tradition, and open to the present. A true ode to living music, to be shared and relived.
Discover Greenwich Trio on their latest album
Brahms Piano Trios Vol. 1 No. 2 in C major, Op 36 & 87 – 01 Allegro
Le Greenwich Trio : de Bach à Rihm, la diagonale du son

Le 19 juillet, le Greenwich Trio a captivé le public du Festival Hier & Aujourd’hui avec un programme audacieux et contrasté. De la rigueur de Bach à la profondeur romantique de Brahms, en passant par les sonorités modernes du compositeur allemand Wolfgang Rihm.
Parc du Château de Marolles 18h00, le public se rassemble pour partager un verre et échange des impressions. Pour sa 5ᵉ édition, le festival Hier & Aujourd’hui, porté par l’association Adour, a choisi d’accueillir sa programmation sous la structure métallique d’une halle signée Gustave Eiffel. Une tension discrète s’installe dans la douceur de la nuit tourangelle. La halle prend vie, la lumière s’assombrit doucement. A 19h30, le public se dirige sous la halle qui se remplit dans une atmosphère à la fois solennelle et conviviale.

Extrait de la Chaconne de la Partita n° 2 en ré mineur de Bach
Violon solo quand le passé retrouve sa modernité.
Lana Trotovšek entre en scène. La violoniste slovène, à la carrière internationale, interprète La Chaconne de la Partita n° 2 en ré mineur de Bach. Cette pièce exigeante, écrite pour violon seul, est un monument du répertoire baroque. L’artiste déploie une architecture sonore rigoureuse : chaque variation révèle une émotion différente empreinte de gravité, de ferveur et de nostalgie. Prouesse technique et expressive, où le passé retrouve sa modernité.

Extrait de la Sonate n° 2 en fa majeur, op. 99 de Brahms
Échange musical piano-violoncelle
Arrivée sur scène de la pianiste japonaise Yoko Misumi accompagnée d’Heather Tuach, violoncelliste canadienne. Le duo interprète la Sonate n° 2 en fa majeur, op. 99 de Brahms. Ce dialogue entre piano et violoncelle est d’une intensité romantique retenue, mêlant tendresse et profondeur. Un véritable échange musical.

Extrait de la Sonate n° 3 en ré mineur, op. 108 de Brahms
Le trio tout en ruptures
Extrait de Fremde Szene III de Wolfgang Rihm
Enfin, le trio se recompose pour clore la soirée avec la création contemporaine du compositeur allemand Wolfgang Rihm, Fremde Szene III. La pièce, marquée par des ruptures, des silences, des climats bruts et introspectifs, exige une cohésion totale des trois artistes. Ensemble, elles plongent le public dans un paysage sonore fragmenté, presque cinématographique. Les contrastes sont saisissants : des passages d’une rare intensité. Le trio, plus soudé que jamais, fait preuve d’une assurance peu commune dans une musique contemporaine exigeante.

Interview de Heather Tuach, Lana Trotovšek et Yoko Misumi
Un trio, trois solistes, une histoire commune
Les trois musiciennes du Greenwich Trio vivent à Londres et se voient régulièrement pour répéter quand elles n’ont pas d’autres obligations artistiques. Pour elles, jouer ensemble est une expérience unique .
» On aime jouer ensemble. Ça nous apporte un réel plaisir d’être toutes les trois sur scène. C’est notre passion de jouer en trio avoue Heather Tuach. » « Jouer à trois en concert, c’est comme se mélanger. Quand l’une d’entre nous fait quelque chose de nouveau, cela nous étonne mais surtout, cela nous rejouit. »
« La chose importante quand on joue ensemble, c’est de s’écouter. Communiquer est essentiel et le nous le faisons naturellement. Précise Lana Trotovšek. Avec nos instruments, parfois on chante, parfois on parle entre nous. Faire de la musique c’est comme faire l’amour au delà des nuages. »
Le Greenwich Trio, formé en 2006 est lauréat de prestigieux prix comme la Fondation Solti, le Tunnell Trust Award et le concours de la Beethoven Society of Europe. Le parcours du trio est jalonné d’invitations à des festivals internationaux de renom : Santander, Rheingau, Ljubljana, Bath, etc. Leur enregistrement des trios de Brahms (Linn Records) a récolté les cinq étoiles du BBC Music Magazine.
Interview de Pascaline Ponti, chargée de prodcution du festival Hier & Aujourd’hui
L’esprit du Festival Hier & Aujourd’hui incarné
Le festival Hier & Aujourd’hui propose un acte de transmission : il permet au grand public, dans un cadre convivial, d’expérimenter le contraste d’époques musicales. On comprend que la musique nouvelle peut dialoguer avec les chefs‑d’œuvre originels.
« Nous ne travaillons pas de manière très orthodoxe. Nous proposons, aux artistes, des programmes. Précise Pascaline Ponti. C’est notre crédo, depuis la création du festival. Avec Kassandra de Xenakis et Bach on est dans l’équilibre de deux temporalités qui se rejoignent. Quand on entend la pièce de Rihm de ce soir, on se dit qu’elle est liée à Beethoven. Pour les artistes le répertoire contemporain et classique ont une sonorité et une acuité différente. Ils sont à l’écoute. Il y a chez eux comme une obsession du son. Ils sont en recherche personnelle presque spirituelle. Que ce soit Xenakis, Rihm ou Monterverdi pour nous, il n’y a pas de barrière, il n’y a que des gestes musicaux. »
Le programme a été conçu pour interpeller, fasciner, émouvoir. Le festival ne se limite pas à présenter un concert, il raconte une histoire de contraste et de complémentarité musicale. Dès sa création en 2021, l’association Adour a voulu réunir dans un même événement des œuvres majeures du répertoire et des créations contemporaines, pour rompre avec l’idée que nouveauté et tradition sont opposées. En proposant les œuvres de Bach, Brahms, Rihm dans un même programme, le Greenwich Trio incarne pleinement la vocation du festival, donnant sens à la boucle temporelle entre passé et présent.
Le Greenwich Trio a offert au Festival Hier & Aujourd’hui une soirée d’exception sous la halle Gustave Eiffel du château de Marolles, à Genillé. Un programme audacieux, entre Bach, Brahms et Rihm, servi par trois musiciennes d’exception. Une prestation exigeante, émouvante, pensée comme un parcours narratif — du solo à la création contemporaine — illustrant la vocation première du festival : faire résonner le dialogue entre musiques d’hier et d’aujourd’hui. Pour le public, ce fut une plongée dans l’univers de la musique de chambre : à la fois accessible et raffinée, ancrée dans la tradition, ouverte au présent. Une vraie ode à la musique vivante, à partager et à revivre.
Retrouvez Greenwich Trio dans leur dernier album
Brahms Piano Trios Vol.1 No 2 in C major, Op 36 & 87 – 01 Allegro
Désinfox-Migrations
Quel est le parcours type d’une demande d’asile ? Les frontières sont-elles des passoires ? Comment analyser le mythe du grand remplacement ? Le site Désinfox-Migrations analyse ces sujets qui font régulièrement débats dans les médias et sur la scène politique.

Désinfox-Migrations est une association créée en mars 2020 dont le but est de contribuer à un débat public sur les migrations de qualité, informé, fondé sur des faits et analyses scientifiques et abordé avec davantage de mesure et d’objectivité par les responsables politiques et les citoyens.
Organiser un circuit court
Le projet porté par Désinfox-Migrations consiste à organiser un circuit court de coopération, d’échanges et de circulation de l’information et de la connaissance, entre des chercheurs, des experts et des journalistes pour contribuer à prévenir et rectifier les fausses informations (infox et propos de mésinformation) sur la thématique des migrations (immigration, asile, intégration etc.).
Le discours politique utilise les rouages de la désinformation
Tania Racho, Animatrice et coordinatrice de Désinfox-Migrations, Docteure et enseignante en droit européen, analyse le discours politique face aux questions migratoires.
Interview de Tania Racho
Le discours politique, quand il se saisit de la question de la migration, il le fait clairement pour marquer une position forte. On est alors sur les mêmes rouages que ceux de la désinformation et l’on va faire appel à des émotions fortes comme la colère, la haine, le rejet et la peur. Et c’est comme cela que l’on va avoir une adhésion immédiate aux propos. C’est dans ce sens-là que les personnalités politiques vont se saisir des questions migratoires et en oubli une grande partie, pour se concentrer sur une infime minorité de personnes qui traitent les étrangers de délinquants… Avec les informations en termes de migrations, on sait que l’on peut très vite basculer en discours de haine et pour nous il est primordial de maintenir un cap contre les discours de haine et de contextualiser avec des chiffres et de la recherche.
Des faits contre les infox
Le projet de Désinfox-Migrations repose par ailleurs sur les principes de s’appuyer sur les faits et des sources vérifiées pour contrer les infox, s’adresser aux 40% de français (les « ambivalents » selon les spécialistes de l’opinion) qui cherchent à se faire une opinion et sont eux-mêmes partagés entre plusieurs attitudes vis-à-vis des étrangers et des immigrés ; ne pas adopter un positionnement ni un ton militant ; les actions portent essentiellement sur les propos écrits ou oraux tenus dans les médias par des responsables politiques de toutes orientations politiques, compte tenu du poids de leurs paroles dans l’opinion.
Une initiative issue de 4 observations
1 La récurrence des infox et présentations caricaturales sur les questions liées aux migrations contribuant à la construction de préjugés et d’opinions négatives.
2 Le manque de responsabilisation des représentants politiques qui instrumentalisent le sujet des migrations dans un contexte de polarisation des discours.
3 L’effet « caisse de résonance » des médias et des réseaux sociaux, qui amplifient le « bruit » autour des migrations et contribuent à une circulation instantanée des infox.
4 Les limites rencontrées par les initiatives existantes de chercheurs, médias et associations pour lutter contre les infox (cloisonnement, temporalité, technicité du sujet etc.).